L'Occitanie a sa république
Cristou Daurore, président.
OAS_AD("Position1");
Sans
bling-bling ni protocole, Cristòu Daurore, 34 ans, président de la
République fédérale occitane, réunira son Conseil des ministres, ce
dimanche, dans l'anonymat du Café des Arcades à Toulouse. L'affaire est
d'importance et l'ordre du jour sérieux puisqu'il s'agit, ni plus ni
moins, de poser les fondamentaux constitutionnels, politiques ou encore
économiques d'un territoire de 14 millions d'habitants pour lequel Lou
Président et son gouvernement, rêvent d'autonomie et mieux,
d'indépendance…
Vous êtes le président d'une république parfaitement méconnue de
l'essentiel de ses 14 millions d'habitants. Depuis quand existe-t-elle ?
La République fédérale occitane a été créée le 24 mars 2007 à
Toulouse, haut lieu de l'Occitanie dont l'emblème géant étincelle sur
la place du Capitole. Je suis le deuxième président de ce territoire
qui s'étend de l'Espagne à l'Italie, en passant par Monaco et la
France, bien entendu.
Vous avez pu vous offrir une Rolex avec vos indemnités présidentielles ?
C'est une fonction bénévole. Ni moi, ni les sept ministres, quatorze
secrétaires d'État et quatre ambassadeurs de la république ne sommes
rémunérés. Lorsque je ne suis pas président, j'enseigne l'occitan à
Nice où j'habite et qui a d'ailleurs acquis provisoirement le statut de
capitale, le temps de mon mandat.
Comment avez-vous été élu ?
Au suffrage universel, et pour une durée de cinq ans. Nous sommes
une république démocratique. Nous étions deux candidats et j'ai
remporté la majorité des suffrages des huit cents électeurs qui ont
participé au scrutin sur internet.
Huit cents électeurs sur une population de plusieurs millions d'habitants. C'est faible comme participation…
En effet. J'y vois trois explications : la jeunesse de notre
république, la méconnaissance de son existence par la majorité de la
population et le jacobinisme de l'Etat français qui ignore
volontairement l'Occitanie et sa langue. Je considère toutefois que
dans un délai de sept ans, la République fédérale occitane aura trouvé
sa place dans le paysage géopolitique européen.
Comment comptez-vous vous y prendre ?
À partir de 2011, nous allons déclencher des élections législatives
au suffrage universel dans chacune des sept provinces de la république.
Le 25 septembre prochain, nous organisons une manifestation pour
l'indépendance de la république de Nice. Nous avons découvert, et l'ONU
l'a confirmé, que depuis 150 ans, le Comté de Nice est annexé
illégalement par la France. Nous soutenons également la Catalogne qui
s'est engagée avec succès dans un processus d'indépendance. Preuve est
faite, à travers elle, que le combat que nous menons pour
l'indépendance de l'Occitanie n'est pas une utopie, mais qu'à
l'inverse, des régions peuvent vivre de façon autonome. De ce point de
vue, l'Espagne est en avance sur la France où, il faut bien l'admettre,
nous sommes considérés généralement comme des hurluberlus. Enfin, nous
allons examiner ce dimanche la possibilité de créer notre monnaie, «
l'occitan », qui pourrait être utilisée chez des
commerçants-partenaires. A Pézenas, dans l'Hérault, où cette devise
circule déjà, l'expérience est concluante.
Ce dimanche, vous tenez votre Conseil des ministres à Toulouse. Pourquoi avoir choisi la Ville rose ?
Il s'agit d'un bastion de l'Occitanie, en avance sur les autres
grandes villes de la république fédérale s'agissant, par exemple, de la
défense et de la promotion de la langue. Nous félicitons Toulouse
d'avoir introduit l'occitan dans le métro!
OCCITANIA !! Forum