Commençons par les traits que le gascon ne partage avec aucun autre dialecte occitan :
a) F > H : le F latin a été remplacé par une aspiration. Ex. : FILIA > hilha « fille ». Devant une consonne, cette aspiration s’est amuïe : FRIGIDU > hred [ret] « froid », ou, plus souvent, donne lui à des réalisations diverses : hred > hered, hlagèth > eslagèth « fléau » . On trouve la même évolution en castillan.
b) LL > TH en finale de mot, R à l’intervocalique. Cette évolution est originale, sans équivalent exact dans le reste de la Romania. En position finale, le LL aboutit d’abord à un t « mouillé » ([tʲ]) : BELLU > bèth [bɛtʲ] « beau » ; ce phonème [tʲ] évolue généralement, et se simplifie en [t], où se renforce en [ʧ] : [bɛt], [bɛ ʧ]. En position intervocalique, on a : BELLA > bèra « belle ».
c) Chute du N intervocalique du latin : LUNA > lua « lune ». Il subsiste toutefois une nasalisation de la voyelle qui précède : [ˈlỹɔ]. Le gascon partage cette évolution avec le portugais. Ce N se conserve dans les parlers gascons de la Gironde et des régions limitrophes du languedocien : luna.
d) R > ARR à l’initiale : ROTAM > arròda « roue », RIDERE > arríder « rire ». Ce phénomène est plus ou moins marqué selon les régions et atteint son maximum de fréquence en gascon pyrénéen.
e) Les groupes MB et ND passent à M et N : CAMBA > cama « jambe », VENDERE véner « vendre ». Le gascon partage cette évolution avec le castillan et, pour MB, avec le catalan.
f) Les groupes [kʷ] et [ɡʷ] se conservent devant a : QUATTUOR > quate [ˈkʷate] « quatre », GUARDARE > guardar [ɡʷarˈda] « garder ». En syllabe posttonique, ils ont tendance à se simplifier en [k] et [ɡ] : AQUA > aiga « eau » . Certains parlers vivaro-alpins présentent le même phénomène de conservatisme, courant dans d’autres langues romanes.
g) Le groupe IS, lorsqu’il résulte de l’évolution des groupes latins [sk], [ks], [sj] et [ps] : PISCE > peish « poisson », BASSIARE > baishar baisser, CAPSA > caisha caisse. Certains parlers languedociens , en haute-Garonne, dans l’Ariège et dans l’Aude, partagent la même évolution, mais la notent généralement pas à l’écrit : on a alors créisser [ˈkrejʃe]. En gascon l’évolution va plus loin puisque le [j] disparaît dans la prononciation : [[ˈkreʃe].
h) Métathèse* de [r] : CAPRA > craba « chèvre », FENESTRA > frinèsta « fenêtre », DORMIRE > dromir « dormir ».
i) Les groupes BR et TR se simplifient en B et T : ALTERU > aute « autre », LIBRU > libe « livre ».
j) Dans une partie du domaine gascon, le v intervocalique, qu’il remonte, en latin, à un V ou à un B intervocalique, se prononce [w] : FABA > hava [ˈhawɔ], LAVAR > lavar [laˈwa] « laver ». Ce conservatisme est unique dans la Romania.
D’autres caractéristiques se retrouvent dans les autres dialectes :
a) Le phonème [v] n’existe pas et se prononce [b] à l’initiale (toujours) et en position intervocalique (là où il ne se prononce pas [w]) . Cela rapproche le gascon du languedocien.
b) Le l final après voyelle se vocalise : SALE > sau « sel ». Cette évolution oppose le gascon au languedocien (sal), mais le rapproche des autres dialectes (sauf l’auvergnat).
Comme en languedocien et dans les autres dialectes, il arrive que des consonnes disparaissent de la prononciation dans la plupart des parlers : in•hèrn [iˈhɛr] « enfer ».
Le gascon, à l’instar du languedocien, prononce les consonnes finales, mais à l’inverse de celui-ci, ne simplifie pas en [ts], en finale, les groupes [ks] et [ps] : Artics, gc. [arˈtiks] (localité du Béarn), lg. [arˈtits] (localité de l’Ariège) ; còps, gc. [kɔps], lg. [kɔts].
Le gascon est le seul dialecte occitan à maintenir, en finale, la prononciation [λ], [m], [ɲ] de lh, m, n qui passent, respectivement, à [l], [n], [n] ailleurs : miralh, hum, estranh.
a) F > H : le F latin a été remplacé par une aspiration. Ex. : FILIA > hilha « fille ». Devant une consonne, cette aspiration s’est amuïe : FRIGIDU > hred [ret] « froid », ou, plus souvent, donne lui à des réalisations diverses : hred > hered, hlagèth > eslagèth « fléau » . On trouve la même évolution en castillan.
b) LL > TH en finale de mot, R à l’intervocalique. Cette évolution est originale, sans équivalent exact dans le reste de la Romania. En position finale, le LL aboutit d’abord à un t « mouillé » ([tʲ]) : BELLU > bèth [bɛtʲ] « beau » ; ce phonème [tʲ] évolue généralement, et se simplifie en [t], où se renforce en [ʧ] : [bɛt], [bɛ ʧ]. En position intervocalique, on a : BELLA > bèra « belle ».
c) Chute du N intervocalique du latin : LUNA > lua « lune ». Il subsiste toutefois une nasalisation de la voyelle qui précède : [ˈlỹɔ]. Le gascon partage cette évolution avec le portugais. Ce N se conserve dans les parlers gascons de la Gironde et des régions limitrophes du languedocien : luna.
d) R > ARR à l’initiale : ROTAM > arròda « roue », RIDERE > arríder « rire ». Ce phénomène est plus ou moins marqué selon les régions et atteint son maximum de fréquence en gascon pyrénéen.
e) Les groupes MB et ND passent à M et N : CAMBA > cama « jambe », VENDERE véner « vendre ». Le gascon partage cette évolution avec le castillan et, pour MB, avec le catalan.
f) Les groupes [kʷ] et [ɡʷ] se conservent devant a : QUATTUOR > quate [ˈkʷate] « quatre », GUARDARE > guardar [ɡʷarˈda] « garder ». En syllabe posttonique, ils ont tendance à se simplifier en [k] et [ɡ] : AQUA > aiga « eau » . Certains parlers vivaro-alpins présentent le même phénomène de conservatisme, courant dans d’autres langues romanes.
g) Le groupe IS, lorsqu’il résulte de l’évolution des groupes latins [sk], [ks], [sj] et [ps] : PISCE > peish « poisson », BASSIARE > baishar baisser, CAPSA > caisha caisse. Certains parlers languedociens , en haute-Garonne, dans l’Ariège et dans l’Aude, partagent la même évolution, mais la notent généralement pas à l’écrit : on a alors créisser [ˈkrejʃe]. En gascon l’évolution va plus loin puisque le [j] disparaît dans la prononciation : [[ˈkreʃe].
h) Métathèse* de [r] : CAPRA > craba « chèvre », FENESTRA > frinèsta « fenêtre », DORMIRE > dromir « dormir ».
i) Les groupes BR et TR se simplifient en B et T : ALTERU > aute « autre », LIBRU > libe « livre ».
j) Dans une partie du domaine gascon, le v intervocalique, qu’il remonte, en latin, à un V ou à un B intervocalique, se prononce [w] : FABA > hava [ˈhawɔ], LAVAR > lavar [laˈwa] « laver ». Ce conservatisme est unique dans la Romania.
D’autres caractéristiques se retrouvent dans les autres dialectes :
a) Le phonème [v] n’existe pas et se prononce [b] à l’initiale (toujours) et en position intervocalique (là où il ne se prononce pas [w]) . Cela rapproche le gascon du languedocien.
b) Le l final après voyelle se vocalise : SALE > sau « sel ». Cette évolution oppose le gascon au languedocien (sal), mais le rapproche des autres dialectes (sauf l’auvergnat).
Comme en languedocien et dans les autres dialectes, il arrive que des consonnes disparaissent de la prononciation dans la plupart des parlers : in•hèrn [iˈhɛr] « enfer ».
Le gascon, à l’instar du languedocien, prononce les consonnes finales, mais à l’inverse de celui-ci, ne simplifie pas en [ts], en finale, les groupes [ks] et [ps] : Artics, gc. [arˈtiks] (localité du Béarn), lg. [arˈtits] (localité de l’Ariège) ; còps, gc. [kɔps], lg. [kɔts].
Le gascon est le seul dialecte occitan à maintenir, en finale, la prononciation [λ], [m], [ɲ] de lh, m, n qui passent, respectivement, à [l], [n], [n] ailleurs : miralh, hum, estranh.