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Morvan Lebesque

4 participants

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1Morvan Lebesque Empty Morvan Lebesque Lun 2 Juil 2012 - 12:48

Danís

Danís
Adjudant

I a quauques temps, ai 'chabat de legir "Comment peut-on être breton ?" de Morvan Lebesque. N'avia un pauc auvit parlar, mas degun avia saugut me dire çò que i avia dedins, au mielhs poguei m'entendre dire que lo libre era un daus fondators de la pensada "regionalista", coma "Parler Croquant" de Duneton, los libres de Lafont, etc...

Finalament, ai pògut veire que queu libre era mai que quò, quo es un pauc la sintesi de totas 'quelas ideias. Lo libre definitiu sus la question (eivis personau), çò qu'empescha pas que n'i aja d'autres.

Lo libre es estat publicat au Seuil en 1970, sia en plen dins la vaga de renaissença de las culturas regionalas.

Quo es un ensai, ente Morvan Lebesque parla de totas las questions lijadas a l'identitat, a la perta de la lenga, a l'alienacion. Son analisa es casiment scientifica, mas s'apueja totjorn sus sa situacion personala, çò qu'a viscut, e formula tot 'quò dins un estile riche e a l'encòp simple, mai pròche de queu d'un romancier que de queu d'un jornalista, son mestier prumier. A de las formulas que me fan quitament pensar a Melhau, daus uns còps.

Io fuguei trucat de veire la finessa de l'analisa, i a quitament quauques punts abordats qu'avem vist n'autres occitans nonmas longtemps apres que Lebesque los aia teorisat. Apres l'òbra a un pauc vielhit, las referencias au gaullisme, a l'Algeria son un pauc a costat uei, mas dins lo fons, lo constat es totjorn d'actualitat, çò que nos fai dire a l'encòp que n'en sem totjorn, malurosament, au mesme punt, mas que coneissem la problematica, definida en pregondor i a desja 40 ans.

Forçadament, Lebesque parla de son exemple, breton, mas io que coneisse pas tròp la problematica bretona e qu'i ai jamai fotut los pes, ai trobat lo discors pro universau per esser seguit per totas las autras minoritats de França, mai benleu d'alhors.

Veiqui, un libre de bon legir, incontornable se vos interessatz a totas 'quelas questions !

Vos laisse quauques bocins qu'ai tirat dau libre. Son interessents a l'encòp rapòrt au stile e a la fòrça dau contengut, tròbe :

« On m'a traité comme un enfant de l'Assistance : enlevé par une nuit sans lune de l'histoire, emporté dans le manteau de Charlemagne, confié à Mme Blanche de Castille, élevé avec des tas de Louis numérotés ; et lorsque, malgré tout, j'ai su que ma nation avait existé et me suis efforcé de la connaître, on me l'a dépeinte en rechignant comme la mère adoptive, pressée de questions par son pupille, finit par lui avouer sa vraie mère : une mégère arriérée et patoisante dont je devais m'estimer heureux d'avoir été séparé. Séparé, rien de plus juste : le premier séparatiste est l'Etat, qui nous arrache à nos racines. »

« Décret du Ciel ? Allons donc ! La conquête des minorités françaises s'est accomplie pour une raison archi-terrestre, la naissance de l'Etat moderne, l'irruption dans le monde ethnique du Moyen Age d'une nouvelle dimension du pouvoir : événement où n'entre ni le doigt de Dieu ni je ne sais quelle fatalité laïque, mais simplement l'invention de l'artillerie. Ce ne sont pas les anges qui font les Etats, mais les canons. »

« Le dogme de ces conquêtes : l'absurde doctrine des « frontières naturelles » qui réduit la géopolitique à des données platement terrestres, récuse les grands moyens d'échange et de civilisation, les fleuves, les mers, et sous prétexte d'unité coupe les peuples de leurs familles spirituelles et les enferme dans des dimensions fausses. »
« Je respecte les décisions du Temps : j'admire la terrible opiniâtreté des rois de France à se constituer leur domaine ; j'accepte sans réserves la qualité de Français qu'on m'a donnée à ma naissance. En revanche, je ne puis admettre la censure de mon histoire qui me diminue, non seulement en tant que Breton et Français, mais en tant qu'homme. […] Car enfin, à présent que je suis Français, le moins qu'on me doive est la vérité. Vous déchirez mes papiers et me donnez à la place un passeport tout neuf de Français civilisé, adulte : fort bien, mais alors, traitez-moi en grande personne : ne me cachez plus rien à partir d'aujourd'hui. »

« Rien de plus signifiant que le folklore, expression d'un peuple. Seulement il ne signifie qu'au-dedans, pour qui se donne la fête : extérieurement, il n'offre qu'un rituel non-traduit, donc superficiel et aussi comique que – dirait Bergson – des danseurs qu'on regarderait se trémousser sans entendre la musique. Un pays vivait dans sa vérité, il n'existe plus qu'en représentation : ce sera donc, progressivement, une représentation mensongère. »

« Citant Alexandre Sanguinetti, député, en 1968 : « Je ferai l'éloge de la centralisation à l'Assemblée nationale. C'est elle qui a permis de faire la France malgré les Français ou dans l'indifférence des Français. Ce n'est pas par hasard si sept siècles de monarchie, d'empire et de républiques ont été centralisateurs : c'est que la France n'est pas une construction naturelle. C'est une construction politique voulue pour laquelle le pouvoir central n'a jamais désarmé. Sans centralisation, il ne peut y avoir de France. Il peut y avoir une Allemagne, il peut y avoir une Italie parce qu'il y a « une » civilisation allemande, « une » civilisation italienne. Mais en France, il y a plusieurs civilisations. Et elles n'ont pas disparu, vous pouvez en croire un député de Toulouse ! »

« L'an dernier, dans un meeting : « Je n'ai rien contre vos Bretons. Mais pourquoi ne seraient-ils pas comme tout le monde ? » Comme tout le monde, entendez comme moi. Travers bien connu du Français qui en rit sans s'en corriger : il n'est pas raciste mais. Jamais le Français n'allumera les bûchers d'Auschwitz mais il exige qu'on lui ressemble, s'effare de la moindre différence affirmée et, le comble ! Vous accuse alors de racisme. Combien de fois ne m'a-t-on pas dit : Mais votre revendication bretonne, c'est du racisme ! - Il est raciste de reconnaître en soi une différence, fût-ce au prix d'une longue réflexion ; en revanche, il n'est nullement raciste de la nier sans discussion et de l'interdire de parole. Question, pourtant, quel est le raciste ? Ce lui qui veut être ? Ou celui qui lui refuse d'être ? »

« La libre disposition d'une culture n'implique pas l'emploi forcé de la langue mais un enrichissement spirituel qui peut aussi s'épanouir en français. A quoi se résume donc la revendication bretonnante ? A donner a chance, rien que sa chance mais toute sa chance, à la version originale ; elle traduit un souci personnel de perfection, d'appréhension plus subtile du réel, l'accord irrépressible d'une pensée et de son expression. Le breton n'est ni pour ni contre le français. Il est. Il doit vivre, se développer librement, ne devoir qu'à lui ses victoires ou ses défaites. »

« Encore une fois, je ne conçois pas que la France perde à nous rendre notre culture. Serait-ce un tel désastre pour elle que de reconnaître à l'ouest de son territoire une province au génie adulte qui ne se sert plus de sa langue pour endormir les enfants mais pour éveiller les hommes ? »

« Risque de tribalisme ? Mais j'en demande bien pardon aux jacobins, leur France une et indivisible est tribalisée comme un Congo. Faute de guerre et d'état de siège, sa belle façade unitaire s'écroule sous les antagonismes d'intérêts ; tout le monde joue contre tout le monde, les castes contre le citoyen, le patron contre l'ouvrier, le grand céréalier contre le petit agriculteur, la grosse industrie contre la moyenne entreprise ; du PDG au bistrot de quartier, la France se dissout en milliers de séparatismes hargneux. Admirable réussite de la Société anonyme ! Elle ne voulait pas de Basques, de Bretons, d'Occitans : elle a des commerçants, des cadres, des financiers, des prolétaires. »

Enfin, senhale que Lebesque a pas 'gut, a mon sens, la reconeissença que meritava. Un polemica a seguit sa mòrt, 'riebada pauc apres la publicacion de son libre, e lo monde li reprocheren d'aver escrich dins "Je suis partout" pendent la guerra. Quo es vrai, mas lo tractar de colabò es una escorciera tròp aisada, faussa quitament. S'es jamai defendut de 'quelas acusacions, en dire que totas las responsas son dins sos libres. E, efectivament, lo biais qu'a de chiar sus los Breizh Atao, ente trainava a la debuta, avant que venguessen pro-nazis, ditz plan que Lebesque es pas dau costat daus fascistes. En mai trabalhava au Canard Enchaîné apres la guerra.

Una polemica non fondada e inmeritada, que deu pas vos empeschar de lo legir.

2Morvan Lebesque Empty Re: Morvan Lebesque Mar 3 Juil 2012 - 15:11

cissonet

cissonet
Òmi/Hemna de Situacion
Òmi/Hemna de Situacion

Mercés Danis ! Un articlòt dels bons que dona envèja de legir "Comment peut-on être breton ?" de Morvan Lebesque. Onte se pòt trapar a l'ora d'ara ? En libraria ? En bibliotèca ? Sus Amazon ? Ensajarai d'o trobar...

# "dins lo fons, lo constat es totjorn d'actualitat, çò que nos fai dire a l'encòp que n'en sem totjorn, malurosament, au mesme punt, mas que coneissem la problematica, definida en pregondor i a desja 40 ans." : e òc, de segur, las analisis mancan pas mas per passar al "faire"... De tot biais, o cal pas amagar, per qu'un pòble obtengue quicòm d'un Estat-Nacion, a despart de las armas... E tot aquò per qué, a l'ora d'ara ? Per se retrobar dins una Union Europèa al servici de la Finança e non pas de sos conciutadans ?

3Morvan Lebesque Empty Re: Morvan Lebesque Lun 16 Juil 2012 - 18:42

Lo ton vesin


Guelha de bonda
Guelha de bonda

cissonet a écrit:Mercés Danis ! Un articlòt dels bons que dona envèja de legir "Comment peut-on être breton ?" de Morvan Lebesque. Onte se pòt trapar a l'ora d'ara ? En libraria ? En bibliotèca ? Sus Amazon ? Ensajarai d'o trobar...

Ací: http://www.priceminister.com/offer/buy/215846/Lebesque-Morvan-Comment-Peut-On-Etre-Breton-Essai-Sur-La-Democratie-Francaise-Livre.html

4Morvan Lebesque Empty Re: Morvan Lebesque Mar 7 Aoû 2012 - 7:33

clafotis

clafotis
Occitan Warrior
Occitan Warrior

Un bon-bon libre de pausar en vis-a-vis coma lu de la Mona Ozouf « Composition française. Retour sur une enfance bretonne » (2009).
http://taban.canalblog.com/archives/2009/10/09/15364731.html

http://rapieta.wordpress.com/

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