Lo populari - Limoges, capitale d'un jour d'Occitanie

Les passants ont eu une surprise, hier, place Denis-Dussoubs. Sur la terrasse de la brasserie Coté Crêpes, flottait le drapeau occitan.

Ils sont 24 ministres, autant que dans le gouvernement. Budget, Finances, Justice, Relations extérieures... la copie est presque parfaite. Mais ici pas de François Baroin, Valérie Pécresse, ou Luc Chatel.

Ce sont les ministres du Gouvernement Provisoire d'Occitanie (GPO), créé en 2007. Ils se sont rassemblés hier après-midi, pour parler de la République Fédérale Occitane. Ou plutôt, la « República Federala Occitana ».

Chaque mois, ils se retrouvent dans une ville de l'aire linguistique et culturelle de l'occitan. « Aujourd'hui l'Occitanie s'étend sur quatre pays européens » explique Cristòu Daurore, le président du GPO. A savoir : le tiers sud de la France, Monaco, le nord de l'Espagne, et les vallées alpines du Piémont en Italie. Cette fois, ils n'ont pas pu tous se rassembler.

Réfléchir à une constitution, rencontrer des militants limougeauds, parler de la situation de la région en ce qui concerne l'emploi de la langue... les thèmes à aborder sont variés. On retrouve aussi les gaz de schiste et l'indépendance du Sud-Soudan. Un modèle pour le GPO ? « Je suis réaliste, la France est trop solide pour qu'une telle opération se concrétise » confie Ciril Joanin, le premier ministre.

Pour l'ancien président du GPO, Miquel Aguilera, ce qui compte c'est « la revendication d'un espace de liberté, car si nous sommes Français avant tout, on est aussi attachés à notre identité régionale ». Une idée partagée par l'actuel premier ministre. « L'article 75-1 de la Constitution française reconnaît que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France, mais dans les faits l'Etat est monolithique, et ne reconnaît pas que chaque région est différente », explique Ciril Joanin.

La nouvelle ministre des relations entre la Catalogne et l'Occitanie a été nommée hier lors du Conseil des ministres. Amat Assumpcion, philologue, a déclaré être « confiante dans l'avenir de la défense de la langue occitane ». Cela fait vingt-cinq ans qu'elle s'intéresse au sujet. « Il s'agit d'une tradition orale très importante qu'il ne faut pas perdre » a-t-elle ajouté.

Le 31 mars 2012 aura lieu « une grande manifestation nationale à Toulouse », a annoncé Cristòu Daurore. Il a ajouté qu'après « les 25 000 personnes présentes à Carcassonne en 2009 », il espérait encore plus de monde l'année prochaine.

Cristòu Daurore s'inspire des Catalans, « qui ont sauvé leur langue ». Le Conseil constitutionnel a estimé en mai que les langues régionales ne sont pas une liberté fondamentale. En catalan, « Daurore » signifie « le chêne ». A bon entendeur.

Pierre Gallaccio