OCCITANIA !! Forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
OCCITANIA !! Forum

-17%
Le deal à ne pas rater :
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 128 Go Blanc (+29,99€ ...
249.99 € 299.99 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Garona

3 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

1Garona Empty Garona Lun 19 Juil 2010 - 6:25

capbreton

capbreton
Occitan Warrior
Occitan Warrior

http://www.sudouest.fr/2010/07/19/au-berceau-elle-se-nomme-era-garona-141996-4344.php

Au fil de la Garonne : au berceau, elle se nomme era Garona

La Garonne naît dans le val d'Aran, en Espagne. Mais sa vraie identité est occitane


Garona 141996_13729692_460x306

La Garonne à l'Uelh deth Joèu, résurgence du trou du Taureau, dans
l'est du val d'Aran. En ce royaume de torrents et de cascades, l'eau
est cristalline. PHOTO CLAUDE PETIT














Garona Trans








Val d'Aran, kilomètre zéro. Là-haut, sur le plateau, paissent des chevaux bais rondouillards aux crinières blanches. Les vaches blondes avancent au rythme des clarines, suivies par leurs veaux. Mais point de trou du Taureau. On nous a pourtant dit que c'est bien ici que se trouve la source du fleuve nourricier. Mais, dès sa naissance, côté aragonais, avec le pic d'Aneto pour témoin, la Garonne est espiègle. Le pèlerinage n'est pas une mince affaire.
L'origine est-elle cette résurgence du massif de la Maladeta ?
Doit-on se fier à la théorie du pyrénéiste Norbert Casteret, qui, en balançant du colorant dans l'eau bouillonnante, prouva une direction atlantique au ruisseau quand les Espagnols rêvaient d'une destination méditerranéenne ? Des deux côtés de la frontière, on souhaitait mettre la rivière du système karstique au turbin. Et plutôt six fois qu'une.
Pour l'heure et pour longtemps, la seule certitude est que la Garonne, era Garona (le cours d'eau), est aranaise.


Sources du Nil
Quoi qu'il en soit, nous voici à l'Uelh deth Joèu, l'œil de Jupiter ou du juif, selon les traductions. Les études plus approfondies de l'écrivain Bienvenido Mascaray décortiquent le vocable en « Jo-oé-u » pour signifier « là où parvient la veine d'eau ». En ce royaume de torrents et cascades, l'émotion est réelle lorsqu'on prend l'eau cristalline dans le creux de sa main. Dans l'ouest lointain, à 647 kilomètres de méandres, le fleuve rejoindra la Gironde pour s'en aller embrasser l'océan du bout de l'estuaire. Qu'importe donc la véritable source. Celle des Aranais qui la situent à l'est, du côté du Pla du
Béret, à proximité du port de la Bonaigua, est aussi très présentable.
D'autres la verraient bien sur le plateau d'Orri, sur les hauteurs de Baqueira. Pourquoi pas ?
« On dit des fleuves qu'ils ont autant de naissances que d'affluents. Les critères sont nombreux : la longueur, l'altitude, le débit… Mais notre tradition situe le lieu de naissance au Pla du Béret, comme pour l'autre fleuve, le Nouguera. Restons-en là. Pas question de refaire ici l'histoire des sources du Nil », affirme Jèp de Montoya e Parra.
Linguiste amateur, cet employé de la société espagnole d'électricité Endesa a toujours cherché les origines dans les mots. Il est l'auteur d'un « Vademecum aranais », compilation de textes du XIIe au XXe siècle qui l'a absorbé pendant quatre ans.
L'occitan est sa passion. Le gascon, le languedocien, le provençal, le limousin, l'auvergnat ou le vivaro-alpin n'ont plus grand secret pour lui. Le tronc commun le fascine. « Notre aranais est un des dialectes du gascon des hautes sources de la Garonne. Ce qui est clair, c'est que le val d'Aran ne s'arrête pas au pont du Roi (la frontière où le fleuve devient français). L'aranais que je parle avec mon fils est compris dans toute la vallée de la Pique et tout le Comminges, de Saint-Béat à Luchon. Devant le Parlement de Catalogne, j'ai présenté un projet le 21 avril pour qu'on devienne un chef-lieu de la culture d'oc », dit avec fierté celui qui est aussi président de l'Institut des études aranaises d'Arros et membre de l'association de préfiguration de
la langue d'oc, basée à Pau.
La langue officielle
L'aranais, occitan teinté de catalan, de castillan et d'une pincée de basque, est depuis le 3 octobre 1990 langue officielle dans ce territoire de 11 000 habitants. Elle est reconnue sur tout le territoire catalan. Même sous Franco, la « petite république » a toujours joui de ses privilèges et singularités. La croix occitane orne les frontons du Conseil général de la capitale Vielha et de toutes les mairies dont les principales sont Bossòst, Naut Aran et Les. Toutes ces communes de pierre et d'ardoise nichées dans l'ancienne vallée
glaciaire ont pour particularité d'être traversées par ce gave écumant où frétillent encore quelques farios. Les gens du lointain aval marronnasse se pincent, mais c'est bien d'elle qu'il s'agit.
Que dit l'occitan au sujet de la Garonne ? « Les terminaisons en « one » indiquent les cours d'eau qui viennent des hauteurs. Le fameux linguiste catalan Corominas avance Gur-on-a, qui signifie « l'eau qui est bonne ». Exactement la même étymologie que Gur-on-da, qui a donné Gironde. On trouve d'autres Garona en Aragon mais aussi dans la province de Burgos », poursuit Jèp de Montoya. Mais pour lui, la véritable, la seule, l'unique, coule au pied de sa maison de Les. « Pour comprendre un pays, il faut s'approprier son fleuve », dit-il. Les moulins, les scieries, les radeaux qui dévalaient chargés de rondins et maintenant les centrales électriques font l'histoire du val d'Aran. Et bien au-delà. Au pont du Roi, era Garona devient la Garonne. La voilà fin prête pour s'en aller bercer ou inonder les berges d'Occitanie.
Amour et peur sont les deux sentiments que nous rencontrerons tout le
long du périple
« Pour comprendre un pays, il faut s'approprier son fleuve »



Dernière édition par capbreton le Mar 20 Juil 2010 - 7:48, édité 1 fois

2Garona Empty Re: Garona Mar 20 Juil 2010 - 7:35

capbreton

capbreton
Occitan Warrior
Occitan Warrior

http://www.sudouest.fr/2010/07/20/saint-beat-endure-les-premieres-coleres-143036-3009.phpAu fil de la Garonne (2/6) Saint-Béat endure les premières colères

Le pont du Roi franchi, la Garonne devient française. D'entrée, le torrent fait sa loi

Garona 143036_13735563_460x306

[b]Dès son passage en France, la Garonne se fait menaçante. À Saint-Béat, on s'est organisé pour tenter de contrer ses caprices. PHOTO CLAUDE PETIT
















Garona Trans








Saint-Béat, Haute-Garonne, kilomètre 42. Ça y est, la Garonne est en France. Elle garde l'aspect de sa première jeunesse en arrivant encore pure avec une allure de gros torrent. C'est ici que se présente à elle son premier véritable obstacle. Les massifs rocheux du Gar et du Saillant (1 785 mètres) veulent lui barrer le passage. Mais on n'arrête pas impunément un fleuve qui, dans le cas qui nous intéresse, creuse son lit au « passus lupi » (« passage des loups ») des Antiques. « Si la Garonne avait voulu… », chantait Gustave Nadaud en lui prêtant la force de se diriger vers où bon lui semble, mais choisissant finalement la Gascogne. Lanturlu ! Ce ne sont donc pas les falaises, fussent-elles calcaires, qui peuvent interrompre l'avancée de l'impétueuse. Se faufilant comme un anaconda en forêt amazonienne, elle
décide de se venger en commettant au pays du maréchal Gallieni ses premiers forfaits dévastateurs.

Éboulis et inondations
« La coquine nous apporte bien du bonheur, mais aussi son lot de soucis. Notre village, encaissé, cumule tous les risques : les éboulis, les inondations, sans compter le passage des camions. La Garonne a des sautes d'humeur en mai et juin avec la fonte des neiges, mais aussi en octobre avec les fortes pluies et les premières neiges », raconte Pierre Castéran.
L'ancien maire connaît si bien les calamités qu'il lui a été demandé de concevoir un plan communal de sauvegarde (PCS). « Nous avons eu la chance, si j'ose dire, d'avoir été choisis, avec Toulouse, comme ville repère et test. Avec des cailloux d'un côté, de l'eau de l'autre, en pleine zone sismique, il y avait du travail. Sans oublier la centrale de Golfech, pourtant bien lointaine mais pour laquelle nous avons un plan avec des réserves d'iode », poursuit l'homme de la situation.
Pour étayer son plan, il est allé chercher ses repères dans le passé. Il en est un qui ne pouvait lui échapper. Il s'agit d'un trait sur le montant gauche d'une arche de la rue centrale, qui épouse les courbes de la rivière. Celle-ci indique près de 3 mètres sous la fausse toise, et l'année 1875. C'est la crue de référence, celle qu'on dit centennale.
Depuis, il y en a eu d'autres, dont certaines ont marqué les mémoires, comme en 1977 et en 1982. Les deux se sont répercutées sur tout le bassin, allant jusqu'à tuer du côté d'Agen et de Toulouse.
Depuis, des fermetures plus ou moins sophistiquées (des planches de bois font parfois office de digues) ont été prévues pour prémunir Sent Biat le gascon.
Aujourd'hui, la préoccupation première est la protection des deux campings qui se sont créés entre le pont Vieux et le pont Neuf. La directive de fermeture de 1996 a provoqué une levée de boucliers. Au point qu'un bureau d'études a démontré, sans être contredit, la possibilité de mettre un système d'alarme sur la Garonne. Pré-alerte à 1,70 m, alerte à 2,10 m, déclenchement téléphonique avec les gardiens des campings, des sirènes, des lieux de repli accessibles clairement identifiés.
Le hic est dans le fait qu'on ne sait toujours pas qui est censé déclencher l'alarme. « Lorsque les centrales électriques, commandées depuis Barcelone, turbinent côté espagnol, nous n'en sommes jamais avertis. Cela provoque un gros afflux d'eau qui est mesuré du côté de Bossòst (val d'Aran), mais pas ici. C'est dommageable, car la répercussion de la vague met de trois à quatre heures pour parcourir ces 15 kilomètres, ce qui nous donnerait le temps de nous organiser », assure Pierre Castéran.
La fin du marbre blanc
Le danger aquatique de tous les instants n'a cependant jamais endeuillé la commune. Ce qui n'est pas le cas des chutes de rochers du haut des falaises, avec leurs 1 200 mètres à l'aplomb. Les éboulis ont tué à trois reprises. « J'en ai toujours connu, mais je garde particulièrement en mémoire celui de 1996. Peut-être parce que c'était un 14 juillet. Un bloc s'était écrasé sur le café où se trouvait l'artificier. Il y a peu, un autre éboulis s'est produit. Le système de filets n'a jamais fonctionné. En tous les cas, il est moins efficace que les jardins en terrasses », raconte l'ancien principal du collège qui a compté jusqu'à 185 élèves.
L'époque est révolue. Le canton se contente de 4 écoles sur les 23 d'antan. Pechiney a cessé ses extractions du magnésium sous vide en 2002, laissant 500 employés sur le carreau. Des 1 000 habitants, il n'en reste plus que 400. L'église a même perdu son curé. Il est loin le temps où les pauvres du val d'Aran mendiaient le pain au Saint-Béatais de passage. De l'autre côté du pont du Roi, on a su prendre le wagon du tourisme. Alors que Saint-Béat se meurt à petit feu.
Le marbre blanc teinté de bleu qui a fait sa gloire et servi à l'édification de la sublimissime abbaye voisine de Saint-Bertrand-de-Comminges ne fait plus recette. Le granit et le béton ont eu raison de la richesse minérale. L'usine OMG est la seule à subsister dans ce paysage de carrières, avec sa quarantaine de salariés. Eriape, le dieu de la Montagne dont on a découvert un sanctuaire ici, a abandonné sa protégée.
La Garonne tient sa revanche contre cet obstacle qui voulait l'empêcher de passer. Un peu plus loin, elle va également se jouer des contreforts du plateau de Lannemezan et de la Montagne Noire. Lanturlu !
« Les éboulis ont tué à trois reprises, mais pas les crues »

3Garona Empty Re: Garona Mer 21 Juil 2010 - 8:05

capbreton

capbreton
Occitan Warrior
Occitan Warrior

http://www.sudouest.fr/2010/07/21/quand-le-fleuve-n-est-pas-invite-a-la-fete-143775-1259.php


Au fil de la Garonne (3/6) : quand le fleuve n'est pas invité à la fête


La Garonne ronronne du côté de Toulouse. Pour l'instant, les canaux lui volent la vedette


Garona 143775_13748875_460x306

Les jeunes Toulousains se dorent quai de la Daurade, ils retrouvent
les flâneries d'antan dans une version moderne. En arrière-plan, le
pont Neuf. pHOTO claude peti

Toulouse, kilomètre 169. Dans la ville qu'on dit rose, on s'attend à trouver une Garonne « vague émeraude quand elle se fait chaude au bras du pont Neuf ». N'en déplaise à la mémoire du grand Claude Nougaro, il n'en est presque rien. La ville bouge avec frénésie, mais le fleuve pollué roupille. Il s'encoquine un peu aux abords de l'île du Ramier où ont élu domicile le Stadium et le Parc des expositions. Mais ici on a fait un choix de caporal en privilégiant le canal. Enfin les canaux, que ce soit celui du Midi, de Brienne ou le latéral, se sont donné rendez-vous à hauteur des ponts jumeaux.
Qu'il est loin l'entre-deux-guerres, temps du bonheur simple où Toulousains et Toulousaines s'en allaient guincher Chez Kiki. La guinguette, tenue par le passeur du bac à corde qui conduisait les ouvriers des poudreries d'une rive à l'autre, n'a jamais trouvé de suite. Il en fut des clandestines qui ont tenté de faire leur beurre, mais le sort administratif leur a été funeste. « C'est simple, pour trouver la guinguette la plus proche digne de ce nom, il faut aller à Albi, sur le Lot. Il y aurait pourtant de quoi faire vers Empalot ou la
prairie des Filtres, vaste parc où se déroule annuellement le festival Rio Loco », indique un promeneur qui cherche vainement l'entrée de la capitainerie de Port-Saint-Sauveur.

Les crues ont bon dos
« La Garonne est un endroit de vide, régie par un règlement de police obsolète. Un décret qui a aujourd'hui quinze ans stipule qu'elle est dangereuse et non navigable au-delà de 1 mètre du seuil à l'échelle
du pont Neuf. La peur des crues a bon dos. Nous contestons cette norme
et demandons un audit d'experts fluviaux », affirme Pierre Cardinale,
délégué général de la coordination Umih-batellerie. Selon lui, les professionnels qu'il représente n'auraient aucun souci à passer avec une jauge à 1,30 m. Il parle là des bateaux de croisière et de ceux des deux sports historiques pratiqués dans la ville des Violettes : l'aviron et le ski nautique.
« La situation est tout simplement kafkaïenne. Dès que la cote atteint le mètre, l'écluse Saint-Pierre se bloque et on ne peut plus rejoindre le canal. Comme le local de ski nautique est fermé depuis 2004 et que le port de repli, avec ses trois emplacements sur la Garonne, est envasé depuis longtemps, on se retrouve piégés. L'été, on peut naviguer sur le fleuve jusqu'à 22 h 30, mais le canal est inaccessible à partir de 19 h 30. C'est n'importe quoi », poursuit Pierre Cardinale. Malgré ces déconvenues, les usagers rêvent de se
réapproprier la Garonne. Ils lorgnent vers la rivale bordelaise et la jalousent. On se dit qu'on n'a pas eu la chance d'avoir dans ses rangs des Premiers ministres tels Chaban ou Juppé. Mais les Toulousains ont entendu dire que le maire Pierre Cohen a un projet dans les cartons pour sortir le fleuve de sa léthargie. Celui-ci se nomme « Axe Garonne » et reste dans la confidentialité. Nous nous sommes procuré les quatre séquences d'études et d'aménagement. La zone concernée est le lit majeur, de Gagnac à Pinsaguel, Lacroix-Falgarde, soit 32 kilomètres de fleuve.
Des projets en cours
Le plan prévoit de renforcer la navigabilité, avec l'aménagement de nouveaux points d'amarrage. Également au programme, un développement de l'accessibilité aux rives pour les piétons. Ce sera par exemple le cas entre les Abattoirs et la prairie des Filtres et du côté de la Viguerie. La fameuse île du Ramier devrait perdre le Parc des expos qui sera reconverti pour des activités de loisir, sport, culture et événementiel. Le site de La Grave devrait de son côté accueillir un pôle santé et une cité des arts. Enfin, il est prévu que des lieux historiques comme l'Hôtel-Dieu ou l'ancienne poudrerie ouvrent leurs portes au public.
En attendant, les Toulousains se contentent de Toulouse Plage, copie presque conforme de ce qui se fait ailleurs et surtout à Paris. Du 10 juillet au 29 août, la prairie des Filtres, le port Viguerie et le quai de la Daurade s'animent (sports, concerts, bals, grande roue, siestes musicales).
Les jeunes n'ont pas attendu ce feu vert estival pour s'en aller flirter sur et avec les bords de Garonne. La longue ligne de quais de briques, dessinée par Mondran, Garipuy et Saget au XVIIIe siècle pour occuper les misérables, est aujourd'hui leur terrain de jeu. On y court, lit, boit, fume et se dore, allongé sur les pelouses du quai de la Daurade. On retrouve les flâneries d'antan dans la version moderne de l'ombrelle devenue parasol.
La promenade Henri-Martin illustre parfaitement cette tentative de retour au fleuve. Elle a été aménagée sur les berges en 1988 et complétée par le jardin du port. On retrouve en elle l'esprit de celui qui lui a donné son nom. Le peintre symboliste du sérail (1860-1943) puisa beaucoup de son inspiration dans l'eau de Garonne. Ses toiles sont actuellement exposées au Capitole. « Le Poète », « Le Pont Neuf » et « La Dalbade », « Les Amoureux » et « Les Bords de la Garonne » sont autant de tableaux qui évoquent avec tendresse les paysages de la rive droite, du port de Garaud jusqu'au moulin de Bazacle. La Garonne, même livrée à elle-même, reste l'aorte d'une ville tumultueuse qui a décidé, avec ou sans raison, de laisser son fleuve en paix.
« Ils lorgnent vers la rivale bordelaise et la jalousent »

4Garona Empty Re: Garona Mer 21 Juil 2010 - 14:47

occitaneta

occitaneta
Occitan Warrior
Occitan Warrior

A Tolosa qu'es poirrida de tota faiçon... Garona 867419

5Garona Empty Re: Garona Mer 21 Juil 2010 - 16:03

Cerièra de Mai


Trobador !!
Trobador !!

A Tolosa pissam dedins… pels bordeleses !! Garona 220742

6Garona Empty Re: Garona Jeu 22 Juil 2010 - 7:31

capbreton

capbreton
Occitan Warrior
Occitan Warrior

http://www.sudouest.fr/2010/07/22/le-tour-du-magicien-de-lamagistere-144453-4622.php

Au fil de la Garonne (4/6) : le tour du magicien de Lamagistère

L'été, on peut par endroits traverser la Garonne à pied. Ici, au confluent du Tarn

Garona 144453_13755773_460x306

Où que l'on se trouve à une dizaine de kilomètres à la ronde de
Golfech, impossible d'échapper à la vue des deux tours de la centrale. PHOTO CLAUDE PETIT





Lamagistère, Tarn-et-Garonne, kilomètre 266. Un peu plus haut, du côté de Moissac, le Tarn est le 19e affluent qui s'en vient rencontrer Dame Garonne. On pourrait croire alors à un gros débit. Il n'en est rien. Les étés sont ici étranges. Par endroits, on peut traverser le fleuve à gué ou en sautillant d'île en île. Évidemment, on s'est penché sur cet étonnant phénomène qui donne à l'opulente des allures de reg. En ce pays de polyculture et de vergers,
les agriculteurs irrigants des deux fleuves en entendent des vertes et des pas mûres. Ce seraient eux qui pomperaient le précieux liquide jusque dans son lit. Ils s'en défendent. Pour eux, la coupable est ailleurs, tout près, à 4 kilomètres : la centrale nucléaire. Et le vol d'oiseau, qu'il soit du cormoran, de l'oie sauvage ou du martinet, réduit encore la distance visuelle.

Où que l'on se trouve dans la plaine, au moment où elle se referme entre les coteaux du Quercy et ceux de Gascogne, avant sa réouverture sur la Guyenne lot-et-garonnaise, on ne peut manquer les deux gigantesques tours évasées de 180 mètres de haut. Et encore moins leur fumée perpétuelle qui n'est que de la vapeur d'eau. Le paysage a changé depuis que Golfech a accueilli en 1989 la première tranche de la centrale nucléaire. Pour les besoins en refroidissement des équipements, le cours de la Garonne a été modifié. Une immense retenue a été créée, que les riverains narquois appellent la piscine. Ils jurent que jamais, ô grand jamais, ils ne s'y baigneront.
Les maux de la centrale
« Golfech, on l'a subi. En ce qui nous concerne, cela ne nous a rien rapporté. Le changement des courants a affaissé le lit de la rivière et détérioré nos berges. Qui pourrait imaginer que nous avions une plage de sable ? Qui se souvient des joutes aquatiques et des courses d'aviron ? Le fleuve était notre patrimoine. Maintenant, il n'est même plus navigable », regrette le secrétaire de mairie, Alain Vigoureux. S'il met beaucoup de maux sur le dos de la centrale, il reconnaît que les baisses de l'étiage existaient bien avant son installation. Natif de Lamagistère, il se souvient des traversées du fleuve en culottes courtes, des baignades insouciantes et des parties de pêche
interminables. Des trois occupa- tions, il n'a conservé que la troisième. « Avec la centrale, l'eau peut monter jusqu'à 25 ou 26 degrés. Les poissons carnassiers comme le sandre ou le brochet adorent ça. On sort maintenant des silures de 2 mètres. Et les aloses seraient revenues. Alors, oui, je continue à pêcher. Mais je peux vous assurer que je ne mange plus le poisson attrapé », signale le quadragénaire au cœur agenais revendiqué.
Lui, comme beaucoup d'autres, craint tout ce qui baigne dans ce périmètre de la centrale, avec une radioactivité qui n'est contrôlée que 2 kilomètres plus bas, là où se trouve le fameux point zéro. Ici, c'est le no man's land des rejets liquides, avec pour seules consignes les panneaux installés par EDF hydraulique, qui sonnent comme des menaces. « Danger. Risque de montée soudaine des eaux, même par beau temps. Il est dangereux de s'aventurer dans le lit de ce cours d'eau ou sur les îles ou bancs de gravier, l'eau pouvant monter brusquement et à tout moment par suite du fonctionnement des usines hydroélectriques et des barrages. » Signé : le Groupement de Golfech. Il s'agit d'une inquiétude de plus pour la population qui met en avant une progression alarmante du nombre de cancers dans tout le canton.
« Au bord de mer »
Pourtant, malgré cette vie sous contrainte, on fait avec. Des moutons broutent au pied de la coupole de la centrale et les vergers s'alignent dans un garde-à-vous ébouriffé. Lamagistère est un joli village, toujours surnommé la Perle perdue. Les bords de Garonne, aménagés ou pas, ont un charme fou. « J'étais toujours passé sans m'arrêter. Aujourd'hui, je me suis promené sur les quais et j'ai découvert des petites résidences qui m'ont fait penser au bord de mer », dit ce touriste local. Toutes les maisons dégoulinent de géraniums.
Les jardins offrent leur coin d'ombre et soleil aux hortensias. Les rives, elles, accueillent une variété extraordinaire d'arbres, même les plus incongrus en ces terres limitrophes du Lot-et-Garonne, comme des palmiers et des pins. Les 1 200 habitants de la commune jouissent d'un cadre de vie enviable, et le jardinier communal, Michel Collié, se charge de l'entretenir avec un réel talent.
« L'avenir n'est pourtant pas très gai. En mairie, le budget enregistre plus de dépenses de fonctionnement que de ressources. Elle reste le plus gros employeur avec 12 titulaires. Il n'y a plus une seule entreprise. Et si ce n'étaient les sept commerces, la soixantaine de gamins qui sont accueillis à l'école de foot et un comité des fêtes des plus actifs, on ne serait pas loin de la déprime », avoue Alain Vigoureux.
Mais ce n'est pas le style de la maison. Les 35 heures permettent au secrétaire de mairie de s'adonner à sa deuxième passion : la magie. D'un coup de baguette, il ferait bien disparaître les deux tours de béton clair, ce qui plongerait toute une région dans le noir. Ce serait son plus beau tour. Mais il a oublié la formule.
« Le joli village est toujours surnommé la Perle perdue »

7Garona Empty Re: Garona Ven 23 Juil 2010 - 7:36

capbreton

capbreton
Occitan Warrior
Occitan Warrior

http://www.sudouest.fr/2010/07/23/a-l-ecluse-53-le-canal-lateral-renait-a-la-vie-145153-2818.php

Au fil de la Garonne (5/6) : là où le canal latéral renaît à la vie

Castets-en-Dorthe (33), à l'écluse 53 : terminus le canal de Garonne. Un lieu aussi beau que méconnu

Garona 145153_13771385_460x306

En cette dernière écluse de Castets-en-Dorthe, le canal a longtemps
été appelé « parallèle à la Garonne ». Michel Garras connaît son
histoire. PHOTO JEAN-JACQUES SAUBI
t

Castets-en-Dorthe, Gironde, kilomètre 500. Bienvenue au cul-de-sac. C'est là, au pied du pont Eiffel avec le château du Hamel en surplomb, après 195 kilomètres de canal depuis Toulouse, que se termine la libre navigation. Très précisément à l'écluse 53. Ensuite, le permis est obligatoire pour qui veut s'aventurer dans les forts courants de la Garonne en direction de Langon et Bordeaux. À ses risques et périls, car il n'y a aucune signalisation sur le fleuve. L'ancien marinier Daniel Lauba ne pouvait habiter qu'ici, route du Moulin, à hauteur de l'écluse historique de 1856. Il a connu l'époque où 350 bateaux faisaient du bord à bord jusqu'à l'étang de Thau, par le canal du Midi. Rien qu'à Castets, on en dénombrait une cinquantaine par jour. Lui, qui est né sur le bateau de son grand-père et a commencé dans le métier à 17 ans, travaillait pour les Grands Moulins de Dakar, installés à Bordeaux, et approvisionnait la maison Castel en vins de coopératives du Languedoc-Roussillon. C'était dans les années 60.

" Au départ j'avais acheté un pinardier construit en 1902, avec lequel j'effectuais un service régulier. Je transportais de l'huile, du sucre et déjà du vin. Puis j'ai fait construire mon propre bateau par les chantiers Vandeville de Valenciennes. Je l'avais rallongé à 38,50 m et il m'arrivait de faire jusqu'à sept voyages dans le mois. Tous les silos se trouvaient en bordure du canal de Toulouse à Marmande », raconte-t-il.
Tourner la page
Et puis, concurrencé par la route et le chemin de fer, et la non-réalisation du neuvième plan qui prévoyait des aménagements jusqu'à Agen sous le gouvernement Giscard, le fret fluvial est tombé en désuétude. En 1987, Daniel Lauba a tout arrêté ou presque. Le voilà sur « La Danièle » qui transporte des passagers sur le trajet Bordeaux-Aigues-Mortes, en Camargue. L'aventure dure dix ans, avec la paye d'un smicard. Pendant ce temps, son bateau de marinier se faisait couler à l'amarrage par un navire russe à Bassens. Cette fois, la page batellerie était définitivement tournée.
Daniel Lauba a toujours espéré revoir des embarcations passer les écluses de Castets-en-Dorthe. Mais son constat est amer : « S'ils avaient fait le canal de bout en bout, il y en aurait encore. Au lieu de cela, nos écluses sont à l'abandon et ça fait mal. » Subsiste l'éclusier qui contrôle les quatre qui jalonnent le canal jusqu'à Bassanne et qu'il ouvre avec des commandes à distance à la pleine mer.
Dans sa maison de fonction à la beauté décrépite, c'est un peu le désert des Tartares. Mais personne n'a oublié que Castets était un lieu de rendez-vous, l'endroit où l'on se retrouvait pour des dimanches à la campagne. Alors, on tente de redonner vie à ce lieu bucolique, sublime et méconnu.
Les courses au canard
Depuis trois ans, ont été relancées les courses au canard, qui consistent à lâcher des palmipèdes dans le canal que les gens poursuivent à la nage. Toutes les manifestations de la commune se passent « en bas », là où, une fois l'an pour l'Ascension, le radeau « Navigaronne » vient accoster sur la cale, le quai des Casteriots. Les bateaux de croisière « La Mirabelle » qui vient d'être rejoint par « Le Défi » le 1er mai donnent encore l'illusion d'un port.
« Nous comptons aménager cet ancien camping municipal sur l'écluse 2. Les plans sont faits pour une cinquantaine d'amarrages et une capitainerie. La paillote La Bamba sera agrandie et nous devrions installer une location de vélos qui permettrait aux touristes de longer le canal, de bief en bief (espace entre deux écluses) par la piste cyclable. Tout cela devrait être opérationnel en 2011 », assure le chargé de la communication en mairie, Michel Garras.
Le canal dévoile ses attraits avec ses allées de platanes, d'ormeaux ou de peupliers. Par ici la Garonne est aussi d'une grande beauté. À hauteur de Barie, il est des périodes où elle se transforme en torrent, véritable parcours de kayak en eaux vives. On y a découvert une gabarre échouée, chargée de carreaux de Gironde, et un moulin de minotier au beau milieu du lit.
C'est un grain de folie qui a habité la Garonne après son dragage intensif pour l'extraction du gravier en 1976. Les berges se sont effondrées et l'eau s'est obscurcie. Barie-Plage, paradis des pêcheurs, n'est plus que sur les cartes postales collectionnées par le toubib. La petite commune a même failli mourir noyée lors des inondations de sombre mémoire de décembre 1981. Sise en zone à risques, elle fut submergée sur des kilomètres à l'intérieur des terres. Les fameuses mattes, les digues locales, ne purent rien face à la montée de 11,60 m, cumulée aux eaux du ruisseau la Bassanne.
« À l'époque je faisais la distribution de pain en bateau. Pour passer nous devions soulever les fils électriques », se souvient Michel Garras. Bon nombre des maisons de Barie furent abandonnées, les champs de maïs transformés en rizières. Depuis, côté lit mineur, il n'est plus besoin d'irriguer. C'est toujours ça de pris en attendant la prochaine crue que tout le monde redoute. On sait que le fleuve dépassera un jour ou l'autre la cote des 9 mètres, franchira le terre-plein naturel qui le sépare du canal pour s'en venir l'ensevelir. Comme s'il voulait récupérer l'eau dont on l'a délesté du côté de Toulouse.
« "Le Défi" et "La Mirabelle" donnent encore l'illusion d'un port »

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum