Que'm hè caguar de li har de publicitat, mes bon, que s'amerita de saber quin espècia de con ei ..
DES MOTS NOUVEAUX ET DES SONS CHAUDS
03 janvier 2011
« Bastingage » est la chronique de Christian Laborde, écrivain, publiée chaque mois sur le site Internet de la ville.
Une année neuve déboule et deux questions anciennes nous taraudent : Y a-t-il une vie avant la mort ? Qui sont les Centristes ? Pour répondre à la première, nous bénéficions de la complicité des poètes et des philosophes : ils ont des intuitions, proposent des chemins, livrent des réflexions. Face à la seconde question - la plus énigmatique des deux -, nous sommes désarçonnés, perdus, sans bouée dans le grand bouillon. Soyez rassurés : largués, foutus, nous ne le sommes plus ! En effet, j'ai la réponse à cette métaphysique interrogation relative à la nature des Centristes. C'est une réponse signée François Mitterrand lequel savait observer le paysage politique français. Marchant dans les Landes, empruntant les chemins de Latché, accompagné de ses chiens, Mitterrand s'interrogeait : qui sont les Centristes, mais qui sont-ils ? Un jour, revenant d'une longue promenade, les chiens fouillant le sol devant lui, Mitterrand sent la réponse venir sur ses lèvres. Cette réponse, la voici : « Les Centristes ne sont ni de gauche ni de gauche ». Tonton, c'est du bon !
Durant les fêtes, comme vous, j'ai couru partout, et, chaque fois que je sortais de chez moi où j'écoute de la musique qui sied à mes pavillons, je tombais, dans les rues du centre-ville, sur la musique pourrave que déversent des haut-parleurs vissés aux façades. Une musique ringarde. Qui, à Pau, nous impose donc ce son qui pue ? Qui enregistre et diffuse ses sons fanés ? C'est ce que je me demandais lorsque, empruntant la rue Saint-Louis, j'entendis une chanson...occitane. L'horreur ! J'ai failli mourir, rue Saint-Louis. Qui chantait ? Je l'ignore. Mais il s'agissait bien d'une chanson occitane, une de ces béarniaiseries faites pour les mecs qui ont le feu aux planches et les filles qui ne se maquillent pas. Il suffit d'une chanson occitane pour transformer le centre-ville en maison de retraite. Et le piéton prend dix ans, vingt ans, se voûte, et va geignant, pestant contre les bus, le bruit, les voitures, la voirie, les trottoirs, la maire. Mettez donc du son vivant dans la rue, foutre Saint-Georges ! Par exemple, Volverá el Boomerang du groupe Okploïde ! Ça, ça envoie du bois, ça nique tout. Et celles et ceux qui ronchonnent qui ont toujours une bonne raison de ronchonner resteront chez eux. Et les filles qui commençaient à s'ennuyer grave dans une ville qui a bigrement besoin d'être secouée, se mettront à bouger. D'abord le menton, des petits mouvements vers l'avant. Puis tout le corps. Elles bougeront, électrisées par les guitares, les jolies meufs de Pau ! C'est tout ce qu'on attend des filles dans un centre-ville : qu'elles bougent ! C'est quand les filles bougent que la ville bouge aussi !
Bernard Grollier et sa bande continuent de fournir à la langue française les verbes qui lui manquent. Dans le tome 2 du « Dictionnaire des verbes qui manquent », tome que je viens de recevoir, l'on découvre par exemple le verbe aéroflipper. Son sens : avoir peur en avion. Excellente trouvaille ! Il y en a d'autres. Je pense au verbe inchaller, lequel se prononce inn'challer, et signifie : s'en remettre à son Dieu. Et Bernard Grollier de donner un exemple :
- Avec le changement climatique, ça devrait marcher », inchalla le savant, peaufinant une variété d'OGM qui produirait directement du popcorn pour les cinémas. »
Des mots nouveaux et des sons chauds : c'est tout ce qu'il nous faut !
Christian Laborde