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Une école occitaneUne étude réalisée par le Conseil régional il y a un peu plus d'un an révélait que pour près de 90 % des personnes interrogées, la disparition des langues régionales serait une perte culturelle. Pour autant, aujourd'hui, on estime qu'à peine plus de 3 % de la population girondine parle l'occitan quand ils sont encore 30 % à le comprendre. Ces occitanophones pour l'essentiel appartiennent à la classe dite des seniors.
Mais d'ici septembre, ces chiffres pourraient bien connaître une petite révolution. En effet, à la rentrée prochaine, une école bilingue occitan en immersion totale, une calandreta, ouvrira ses portes sur la commune de Barsac en Sud-Gironde. Après celle de Pessac, elle sera donc la seconde du genre dans le département. Une volonté du maire qui a rapidement trouvé un écho favorable au sein du conseil des sages de la commune comme de la fédération régionale des calandretas.
Petite section maternelleCar aussi déterminé soit Philippe Meynard à mener à bien ce projet, il n'est nullement de la compétence de la commune de prendre en charge l'enseignement. Pour autant, soutient le maire, « il est évident que la calandrette doit bénéficier des mêmes services que les écoles communales ». Cette philosophie satisfait évidemment Lionel Dubertrand, le responsable de la fédération qui sait pouvoir compter dans les prochains mois sur un local mais aussi sur l'accès des élèves de la calandrette au restaurant scolaire et à la bibliothèque.
Concrètement, la calandrette du Soleil, ce devrait être son nom, s'installera dans les bâtiments de l'ancienne école des filles. Elle ouvrira pour des élèves de maternelle, niveau petite et moyenne section, « pour pouvoir construire l'immersion et le bilinguisme », note Lionel Dubertrand. Une immersion totale qui compense ainsi l'absence totale de l'occitan dans le cercle familial. Chacun sachant par ailleurs que c'est dès le plus jeune âge que les enfants sont les plus réceptifs à la mélodie d'autres langues.
L'enseignement, assuré par un professeur d'occitan recruté par la fédération, s'appuie sur la méthode et l'approche pédagogique dite Freinet, faisant de « l'enfant un acteur de son apprentissage ». Et si la fédération se dit prête à mettre à disposition deux enseignants si les effectifs le nécessitent, il est pour Lionel Dubertrand « beaucoup plus probable que l'on ouvre avec une dizaine d'enfants ». Des bambins qui « ne seront pas que de Barsac », s'empresse de souligner Philippe Meynard pour qui cette calandrette est aussi « un projet territorial ».
Avec les parentsPour être couronnée de succès, la calandreta doit aussi se nourrir de l'investissement des parents dans le projet pédagogique. Mais aussi d'associations. Rien d'étonnant alors que le COCSUGI, le Cercle occitan du Sud-Gironde, dont le membre fondateur est un ancien Barsacais, soit également partie prenante du projet.
Éric Astier se propose ainside se « faire le relais auprès des parents ». Des parents dont on n'attend pas nécessairement qu'ils soient eux-mêmes bilingues occitan. Mais attention, il paraît que la langue est contagieuse...
Pour tout renseignement sur les calandretas : www.calandreta.org et fede-aquitania@wanadoo.fr
Auteur : Axelle Maquin-Roy
a.maquinroy@sudouest.com
Dernière édition par Òmi le Mer 24 Fév 2010 - 9:11, édité 2 fois