Développement de l’Occitan en Midi-Pyrénées / Midi-Occitanie
EUROPE ECOLOGIE Midi Pyrénées
Elections régionales des 14 et 21 mars 2010
Présentation
En observant le dynamisme de Barcelone ou Bilbao, il est clair que le développement d’une région ne peut se faire sans prendre en compte son identité, l’avenir de Midi-Pyrénées ne peut pas se concevoir en délaissant sa part occitane, cette culture est créatrice de lien social. Ainsi, tout territoire doit avoir un nom qui l’identifie pour ses habitants et pour ceux qui y sont extèrieurs ; Il est proposé qu’un débat s’instaure avec la population de la région sur le périmètre de la région et sur son nom, afin de ne pas laisser les décisions se faire sans concertation au niveau technocratique. En attendant un débat sur l’évolution vers une région Languedoc, le nom plus historique et identitaire de MIDI-OCCITANIE est proposé en remplacement du terme technocratique de Midi-Pyrénées.
Sur les 6 000 langues parlées dans le monde, 5 000 sont en danger selon
l’Unesco (moins de 30% de locuteurs). Europe Ecologie ne conçoit pas la
biodiversité sans la diversité linguistique et culturelle qui est une richesse
pour toute l’humanité.
Le développement de l’occitan doit être coordonné et mutualisé au niveau de l'aire géographique de l'occitan, la seule région Midi-Pyrénées ne peut mener une politique linguistique ambitieuse, elle doit le faire en collaboration avec les autres régions et territoires concernés
L’établissement de priorités se discute dans le cadre d’une amassada (conseil de développement de l’occitan) incluant les institutions, les opérateurs, les partenaires. Comme toute action que veut mener Europe Ecologie, elle s’appuie sur l’expertise et le retour d’expérience de personnes ressources sur la politique linguistique (exemples menés au pays basque, au Québec – Méthodologie inspirée de Joshua Fishman)
Le budget alloué doit tendre à 3 € par an par habitant soit 8 500 000 €.
Parmi les objectifs/priorités : cibler les jeunes générations, généraliser une
population de bilingues réceptifs (capable de suivre une conversation en
occitan, mais qui s’exprime en français), et développer les lieux de
socialisation de la langue (lien social entre les citoyens, entre les
générations)
1. Plan de développement de l’occitan
La Région met en œuvre sur son territoire les projets définis dans le cadre de l'Amassada et incite les collectivités de la Région à suivre cet engagement, par différents moyens : concertation, incitation budgétaire, support logistique. Sa politique linguistique peut être plus volontariste que les projets issus de l'Amassada.
1.1. Enseignement et formation
Proposition
Développer une politique de l’offre, qui répond à la demande parentale en renégociant la convention Rectorat-Région pour scolariser chaque année 1% de plus d’élèves de primaire en enseignement bilingue français-occitan ou en Calandreta avec continuité pédagogique sur les collèges et lycées.
Généralisation de l'information - sensibilisation dans toutes les écoles au terme de la convention.
Cours pour adultes : labellisation/certification
cours/professeurs et mutualisation matériel pédagogique au niveau occitan.
Formation professionnelle : sanitaire/social (dialogue intergénérationnel
école, foyer de personnes âgées), tourisme.
Renforcement du cursus formation intensive, afin de permettre de reconvertir rapidement des salariés n’ayant pas une maîtrise suffisante de la langue vers des salariés potentiellement bilingue.
Estimation du besoin de formation en enseignant
1% d’élèves en plus chaque année correspond environ à 2 660 élèves sur les 233 000 dans le secteur public (2 603 écoles), et 32 000 en secteur privé/associatif (236 écoles). Chiffres 2008
L’enseignement bilingue à parité horaire touche 1 788 élèves dans 46 écoles (24 sites), l’enseignement bilingue immersif Calandreta touche 646 élèves dans 11 écoles (11 sites).
En prenant comme base une classe de 24 élèves, il convient d’ouvrir chaque année 110 classes, et donc former environ 55 professeurs en langue occitane par an. Le Capes ne formant que 4 personnes en public et 1 personne en privé par an pour l’ensemble du territoire occitan, cela ne permet d’en récupérer que 1 ou 2 par an pour l’instant.
Si on prend en compte qu’il y a 15 297 professeurs (13 555 en public, 1 742 en privé), il sera nécessaire de former 0,35% (1 professeur tous les 300) en langue occitane, en s’appuyant sur les personnes ayant déjà des connaissances en langue occitane (à minima 10% d’entre eux) et souhaitant enseigner en langue occitane, en s’appuyant sur le matériel pédagogique et en attendant une revalorisation du nombre de postes de Capes
1.2. Politique médiatique :
Proposition :
Développer des vecteurs de diffusion décentralisés, dont une télévision régionale - média pluriel et autonome au service des expressions et productions culturelles - s’appuyant sur les réseaux télévisuels existants.
Une part de la programmation de cette télévision régionale sera naturellement en occitan et le sous-titrage sera développé pour écouter une langue et en lire une autre. Les échanges de programmes interrégionaux seront réalisés avec les autres régions occitanes. La diffusion des émissions sera assurée sur internet (podcast).
1.3. Socialisation de la langue
Proposition :
Création d'un office public de la langue occitane
Nous pensons la politique linguistique comme un axe transversal d’action politique de la région. La création d’un office public de la langue occitane (en lien avec les politiques et les associations) permet d’asseoir cette politique linguistique. Les lieux de socialisation sont développés et la présence de la langue massivement développée dans tous les secteurs : école, transmission familiale, lien intergénérationnels, économie (emploi, pages-jaunes en occitan), tourisme (itinéraires culturels), signalétique (panneaux, TER).
Cette politique volontariste sera mise en œuvre pour la communication de la région (site web, papier en-tête), pour la formation de ses personnels. Enfin, une condition des subventions sera liée à la présence de l’occitan
1.4. Renforcement de la culture :
D'une part la culture occitane est culture et à ce titre est comprise dans le budget de la culture qui y consacre une partie. D'autre part, la culture occitane est aidée par la politique linguistique pour les actions transversales et la valorisation de la langue
Proposition :
Soutenir chaque filière (spectacles vivants, audiovisuel, édition, arts plastiques, etc.) au travers de la formation, des aides à la création et à la diffusion (subventions, achats, résidences) mais aussi par l’accompagnement logistique (conseillers, plateformes techniques), la mise en réseaux de savoir-faire (animateurs, portail régional de la culture), la présence auprès des jeunes (artistes in situ, résidences d'artistes, ateliers, médiateurs, vulgarisation scientifique)
Proposition :
S'inscrire dans une démarche "Agenda 21 de la Culture" afin de cartographier l’offre et la demande, les lieux et les disciplines, et définir des solidarités entre secteurs. Coordonner toute politique culturelle avec les autres collectivités territoriales.
La démarche de l’Agenda 21 défini des indices de progression
et mesure l'évolution de chaque indicateurs. La présence de la langue occitane pourra être définie comme indicateur
·
La région incitera le partenariat entre les différentes
collectivités.
Mise en place d’un tremplin de musiques actuelles en langue
occitane pour inciter les groupes de musique à composer dans cette langue.
Aide spécifique à la diffusion du livre en partenariat avec
les bibliothèques et les établissements scolaires.
1.5. Recherche linguistique et culturelle :
Revalorisation
du Centre de Ressources Occitanes et Méridionales (CROM) pour appuyer son travail de normalisation, de collectage, de centre documentation, de lien avec l’université, de service de traduction. Cette structure travaille en synergie avec l’Office Public de la langue occitane.
2. Prise en compte transversale des actions
La politique linguistique est une approche transversale de la société. Au niveau de la région, toute politique, toute action mise à œuvre doit se poser la question de l’impact linguistique comme elle se posera la question de l’impact écologique.
Le budget de politique linguistique sert à accompagner la mise en œuvre du bilingue dans la signalétique par exemple. Si un panneau est conçu directement en bilingue, il n’y a pas de surcoût, la traduction/toponymie est prise dans le budget politique linguistique, la réalisation et la pose du panneau est pris dans le budget transport.
3. Progression
budgétaire sur la mandature.
Le vote du 17 janvier d’une augmentation de 250 000 € est une mesure positive, mais, un niveau d’engagement financier comparable en fin de mandat, à celui d’autres régions est nécessaire à la mise en œuvre du schéma (Cf annexe 2 : Budgets Langues et cultures régionales par région)
Le budget alloué doit tendre à 3 € par an par
habitant soit 8 500 000 €.
L’objectif est de mobiliser et de motiver une dynamique pour l’ensemble des collectivités afin de les impliquer et les inciter à prendre en main les actions de la politique linguistique
- l’ensemble des régions occitanes de l’état français (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-R, Provence-ACA, Limousin, Auvergne et
dans une certaine mesure Rhône-Alpes),
- mais aussi le Val d’Aran en Catalogne/Espagne et Las Valadas
en Italie et donc des budgets européens type FEDER
- L’état, les départements et les communes ou intercommunalités
Ceci devra permettre d’arriver à un budget de 10€ par an et par habitant comme au pays basque nord
4. Démarches de la Région auprès de l’État
Dans le cadre de l’Association des Régions de France, demande adressée au président de la République, au premier ministre et aux parlementaires pour le vote de la loi cadre de développement des langues ;
Intervention auprès des ministères concernés (Éducation nationale, Culture…) pour les questions les concernant (budgets, postes aux concours…)
Intervention pour demander une loi sur les langues régionales
Intervention pour demander la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
Intervention pour demander la signature puis la ratification de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales signée par la quasi totalité des États membres du Conseil de l'Europe (39) à l'exception d'Andorre, de la France, de Monaco et de la Turquie.
Intervention pour faire en sorte que l’état conventionne les écoles Calandreta dès la première année et non au bout de 5 ans, le projet éducatif Calandreta ayant déjà fait ses preuves depuis 30 ans
Aller plus loin que les conventions Région - Rectorat,
et arriver à une meilleure gestion partagée de l’enseignement de et en langue
occitane, de l’histoire et civilisation occitane. La région Corse gère
l’enseignement du Corse (92% initiation corse en primaire dont 27% avec plus de 3h hebdomadaire, 68% des élèves suivent un cours de langue corse en collège).
Demander l’augmentation du nombre de postes au
Capes, au minimum 21 postes par an pour l’occitan pour le territoire occitan
Estimation des poste des Capes
actuellement 4 postes public + 1 poste privé en 2010 pour 15 495 000 d’habitants (sur 5 000 postes ouverts –315 pour l’espagnol – 60 pour l’italien) ce qui correspond à 1 poste pour 3 100 000 hab. Le nombre de postes par population est complètement insuffisant si on le compare aux nombre de postes par habitant en Bretagne, Pays Basque ou en Corse :
En Bretagne, 2 postes publics + 4 postes privés ouverts en 2010 pour 4 337
000 habitants, soit 1 poste pour 725 000 hab. La même proportion pour le
territoire occitan donnerait 21 postes pour l’occitan.
Au Pays Basque : 1 poste public + 2 postes privés ouvert en 2010 pour
270 000 hab, soit 1 poste pour 90 000 habitants. La même proportion
pour le territoire occitan donnerait 172 postes pour l’occitan.
En Corse : 3 postes publics ouverts en 2010 pour 300 000 hab, soit 1
poste pour 100 000 hab. La même proportion pour le territoire occitan
donnerait 155 postes pour l’occitan.
Ce document a été élaboré en réponse au questionnaire
de la Coordination Occitane Midi-Pyrénées
Pour la liste EUROPE ECOLOGIE……………………
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Gérard ONESTA et Guilhem LATRUBESSE
23 février 2010 …………………